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Les Magar

Les Magar représentent +/- 7% de la population du Népal, soit +/- 2 000 000 d’habitants et en nombre l’ethnie la plus importante (en nombre) et la plus hindouisée du pays. Troisième groupe socio ethnologique après les Brâhmanes et les Chhetris.

Leurs origines

L’origine du peuple Magar n’est pas claire. En effet, l’ethnie Magar est composée de différents groupes aux coutumes et langues disparates, séparés de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, au point qu’il est difficile de leur trouver une origine commune.

D’après les Kirant

Selon la tradition orale des Kirant, les Magar auraient fait partie des leurs, membres de l’une des « 10 tribus Kirant », mais ayant quitté le noyau et pris la route de l’ouest. Qu’elle en fut la raison ?

D’après les Raj Tarangini (chroniques royales cachemiries)

Selon les écrits du Cachemire, un roi Magar nommé Airmudi défit les envahisseurs musulmans (XIVème siècle?).

D’après les chroniques Thakuri

La fédération de 12 petits états fut envahie au 13 ème siècle par les armées Khasa et en deux siècles, les Magar devinrent partie de leur forces, adoptant les noms Khasa (Rana, Thapa, Roka, etc..), la religion (hindouisme), et les festivals. Ils gardèrent néanmoins certaines de leur déités tribales, et sont toujours les gardiens des temples dédiés à Varaha/Varahi/Barahi, leur déité tutélaire à tête de sanglier.

Étymologie du nom Magar

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Répartition géographique des Magar

Les Magar sont répandus dans tout le pays. On les rencontre depuis les collines de l’Ouest (Dolpo, Rukum, Rolpa, Pyuthan) jusqu'à l’Est (Solu Khumbu, Ramechhap, Panchtar, Sankuwasabbha), mais principalement centrales (Palpa, Gulmi, Parbat, Myagdi, Baglung, Gorkha), dans le Teraï intérieur et le Teraï.
Bien que moins limitée géographiquement, la zone d’habitat Magar se trouve au sud de celle des Gurung.
Les Pun, les Dura, les Bhujel et les Gharti sont également Magar.

Analyse et répartition linguistique

+/- 650 000 Magar parlent leur langue au Népal, soit 2.33% de la population nationale.
Cette langue, qui fait partie du groupe linguistique tibéto-birman, se subdivise en 3 langues distinctes :
- Le Magarkura (Palpa, Syangja, Tanahun),
- le Khamkura (Rolpa, Rukum, Pyuthan, Baglung, Myagdi, Gulmi),
- le Kaike (+/- 1 000 au Dolpo),
- le Chantyal (Myagdi, éteint à Baglung depuis le XIXe. 2 000 parlent la langue Chantyal sur 10 000 membres du groupe ethnique), langue apparentée au Magar mais ses membres lui accordent une origine Thakuri (désir de rapprochement du groupe dominant ?). Pourtant, langue liée au Gurung, Manangi, Tamang, Thakali.
De tous les groupes tribaux, ils sont ceux qui ont le moins gardé leur langue (seulement 1/3 d’entre eux parle Magar), acculturation due à leur ancienne liaison avec les groupes voisins hindous dominants (un tel désir d’assimilation ?), et peut-être aussi à la compartimentation puisqu’ils ont 3 langues distinctes.

Célébration des grandes étapes de la vie

Ces informations ne concernent pas les Kaike.

Mariage :

Mariage matrilatéral inter-cousin strictement endogame. Les deux promis doivent refuser afin que l’union n’ait pas lieue, auquel cas les recherches de nouveaux prétendants commencent. Le mariage dure trois jours, terminé par le dhog (réaffirmation de la notion de respect envers les aînés) de la part du marié pour les anciens, du coté de sa femme.

Funérailles :

Semblable au rite hindou, le corps est enroulé dans un linceul blanc, et porté par le fils seul ou au plus à deux. Le fils allume daag batti dans la bouche du mort, puis le bûcher. Les cendres sont jetées dans la rivière ou bien au vent si la crémation a eu lieue au sommet d’une colline.
Les fils et frères du défunt doivent se raser les cheveux, porter des vêtements blancs, rester nus pieds, etc … et les fils doivent vivre reclus pendant 10, 12, ou 13 jours sans manger de sel, d’huile, de viande, d’alcool, etc ... Purification par l’urine de vache.

Leurs grandes fêtes sont entre autres … :

Restrictions générales, alimentaires, religieuses, particularités diverses …

Les Magar n’ont pas vraiment de place dans la société hindoue, mais se trouvent au dessus du seuil de pollution de l’eau. Un brâhmane peut boire l’eau que lui tend un Magar, mais ne peut manger le riz cuisiné par ce même Magar.
Ils se trouvent au-dessus des basses castes mais au-dessous des castes pures (deux fois nés). Les femmes ont le nez percé, signe de leur relation prolongée avec les groupes dominants hindous.
Ils élèvent des cochons tout comme les Raï et les Limbu.

Répartition professionnelle

Les Magar sont généralement fermiers, très dispersés à travers le pays, mais aussi bergers et éleveurs dans les hautes vallées du Dolpo. Ils ne sont que 20 à 30% à avoir reçu l’éducation minimum.

Structure religieuse et sociale des Magar

Kham Magar : Ils ont gardé leur shaman médium, le Ramma, qui a sûrement influencé les voisins Khasa, puisque ces derniers développèrent le système héréditaire du Jhankri.
La fabrication et l’utilisation de masques en bois avec dents en os est commune chez les Kham Magar et participe du shamanisme. Ces masques représentent généralement clowns, idiots du village, sâdhus et démons.
Leur principale fête est dédiée à Kali.

Autrefois, leurs maisons étaient rondes ou ovales.

Les Héros Magar

Kul Bir Thapa Magar, Victoria Cross en 1915.

Karna Bahadur Rana Magar, Victoria Cross en 1918.